l'écrivain

Figure charismatique du Saint-Germain-des-Prés des années 50, ingénieur de formation mais surtout écrivain, musicien fou de jazz, traducteur, parolier de talent, chanteur : le génie de Boris Vian figure parmi les inclassables. Ses talents multiples et sa créativité débridée ont fait de lui l'un des écrivains et musicien les plus célèbres du XXe siècle.





Né en 1920 d’une famille aisé à Ville d’Avray, il passe un bac de philosophie option mathématique et rentre à l'École centrale Paris en 1939. Il est exempté du départ sur le front pour ses problèmes de coeur. En 1941, Boris Vian se marie avec Michèle Léglise et avec son soutien commence à écrire les Cent Sonnets. C’est sa femme qui lui apprend l’anglais et l’initie aux plaisirs le la littérature nord américaine, ils s’attelle ensemble à un roman policier et une pièce de théâtre. La même année, il rencontre Jacques Loustalot, l’un des personnages récurrents de ses romans et nouvelles.A partir de 1942 et pendant 4 ans, il travaille à l'AFNOR comme ingénieur mais durant son temps libre il consacre toute sopn énergie à la musique et à l’écriture. La même année, Boris Vian entre comme trompinettiste dans l'orchestre de jazz amateur de Claude Abadie, avec lequel il participera à de nombreux concerts et tournois. Il écrit Conte de fées à l'usage des moyennes personnes et de Trouble dans les andains, ainsi que de nombreuses paroles de chansons. 
A cette époque, Boris Vian fréquente les cafés de Saint-Germain-des-Prés : le café de Flore ou les Deux Magots au moment de leur pleine effervescence intellectuelle et artististique. Il y cotoyoie Jean-Paul Sartre ( qu’il appelle malicieusement Jean Sol Partre dans L'Écume des jours), Raymond Queneau, Simone de Beauvoir, Juliette Gréco, Marcel Mouloudji, Miles Davis et aide Duke Ellington à organiser son second concert en France. En 1946, son premier roman est accepté chez Gallimard, Vercoquin et le plancton, il multiple alors la rédaction de Nouvelles qui seront réunies dans le recueil Les Fourmis et fait des chroniques pour Les Amis des Arts. Entre 1946 et 1950, Boris Vian est d’une extroardinaire prolixité littéraire. En 1946, il écrit L’Ecume des jours, l’Automne à Pekin, l’Herbe Rouge, des œuvres qu’il considère comme les plus personnelles Boris Vian rédige des pièces L’equarissage pour tous, des poèmes qui ne seront publiés que plus tard dans Barnum's Digest et Cantilènes en gelée. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, Boris Vian écrit J'irai cracher sur vos tombes, roman est très controversé, qui le condamnera 4 ans plus tard pour outrage aux bonnes mœurs. Suivent des romans tout aussi noirs et sarcastiques : Les morts ont tous la même peau, Et on tuera tous les affreux et Elles se rendent pas compte, qui rencontrent un immense succès et lui permettent peu à peu de vivre de sa plume. 

En 1950, il rencontre Ursula Kübler et se sépare de Michelle Leglise avec laquelle il a eu deux enfants. Passionné de jazz, il joue de la trompette de poche (rebaptisée « trompinette») au Tabou, club de Saint-Germain-des-Prés en 1950. Il est aussi directeur artistique chez Philips et chroniqueur dans Jazz Hot où il tient une « revue de la presse » sarcastique et extravagante. En 1951, il devient l’un des hauts dignitaires du Collège de Pataphysique fondé par Raymond Queneau et collabore à cette science de l’imaginaire.

En 1953, après l'échec de L'Arrache-cœur, il décide d'abandonner la littérature romanesque et se consacre tout entier à l’écriture de paroles de chansons qui servirent à Gréco, Salvador et Moustaki, entre autres. Il s’adonne à l’écriture théâtrale et met en scène sa pièce Les Bâtisseurs d'empire en1959, il travaille aussi à un opéra et une collection d’essais.
Le matin du 23 juin 1959, Boris Vian meurt d’une crise cardiaque en regardant le visionnage de la version cinématographique de son roman J’irai cracher sur vos tombes, qu’il avait fortement dénoncé pour le manque de fidélité à l’esprit de son œuvre.

Boris Vian reste la figure de la jeunesse insouciante de la Libération, des années d’effervescence intellectuelle de Saint Germain des Prés, du jazz débridé des années 50. Boris Vian nous laisse pas moins de onze romans, quatre recueils de poèmes, dix pièces de théâtre, des nouvelles, de nombreuses chroniques musicales dans le magazine Jazz Hot, des scénarios de films, des centaines de chansons et des paroles devenues les incoutournables de la chanson française.